Pour en savoir plus sur la genèse de l’Open Innovation et sur l’étendue des pratiques et outils disponibles au sein des entreprises innovantes
L'Open Innovation fête ses 20 ans : comment est-elle déployée au sein des entreprises ?
Quelles sont les barrières à l'adoption de l'Open Innovation ?
Malgré son adoption croissante, l’Open Innovation fait encore face à certaines réticences. Au cours des années nous en avons rencontré principalement trois qui sont les suivantes :
- La crainte liée à la confidentialité et à la propriété intellectuelle constitue l’une des principales préoccupations des entreprises qui hésitent à ouvrir leur processus d’innovation. Il est pourtant possible de bien gérer la propriété intellectuelle, à condition de révéler l’information sensible au bon moment et avec les bonnes précautions. Il n’est pas plus difficile de gérer la propriété intellectuelle au cours d’une démarche d’open innovation que dans un processus d’innovation classique.
- Les attentes trop élevées lors des phases d’expérimentation peuvent également susciter des désillusions et remettre en question la pertinence de cette pratique. Il est évident que l’open innovation ne peut pas réaliser de miracle, et que les problèmes sur lesquelles l’humanité bute depuis toujours ne seront pas résolus de manière miraculeuse. Lors des phases d’expérimentation de la méthode au sein des entreprises, il est important de choisir avec soin quelques cas d’usage sur lesquels des progrès spectaculaires peuvent être accomplis, afin de convaincre les sceptiques et de bien calibrer les attentes.
- Enfin, lorsque des solutions externes sont identifiées, il faut prendre soin de bien gérer le projet de mise en œuvre de ces solutions. Elles nécessitent souvent des développements complémentaires ou des adaptations pour lesquelles une gestion de projet adéquate doit être mise en place avec des responsables, des budgets, des délais etc. Faute de prendre cette phase d’exécution au sérieux, on peut discréditer l’approche au motif qu’aucun résultat n’a été obtenu.
Ces obstacles doivent être pris en compte et gérés de manière proactive pour garantir le succès de l’Open Innovation.
Vous faites face à ces problématiques qui freinent votre démarche d’Open Innovation ? Vous cherchez des solutions pour pérenniser vos projets ?
Quelles sont les perspectives d'avenir de l'Open Innovation ?
Malgré les défis rencontrés, les perspectives d’avenir de l’Open Innovation sont prometteuses. L’Open Innovation va se généraliser à des entreprises de tailles de plus en plus petites, y compris des startups, qui pourront ainsi accéder plus facilement à des ressources externes pour favoriser leur croissance.
Mais au-delà de cet élargissement naturel du marché, citons quatre pistes qui vont fortement contribuer à son développement.
Les outils collaboratifs
Ils continuent d’évoluer et de devenir de plus en plus performants, permettant d’optimiser les contributions, d’améliorer les interactions entre les parties prenantes, de stimuler la créativité et d’améliorer les résultats des challenges.
Les pistes d’améliorations à envisager sont les suivantes :
- Intégration de technologies émergentes telles que, la réalité virtuelle et augmentée, qui peuvent améliorer la qualité des interactions, faciliter la recherche de solutions innovantes et optimiser la gestion des projets.
- Fonctionnalités pour encourager la créativité, telles que des espaces de travail virtuels, des tableaux blancs interactifs, des outils de brainstorming en ligne et des mécanismes de gamification pour stimuler l’innovation.
- Outils d’analyse de données avancée permettant aux utilisateurs de mieux comprendre les tendances, les modèles et les insights issus de la collaboration, ce qui peut conduire à des décisions plus éclairées et à des innovations plus efficaces.
- Interopérabilité : les outils collaboratifs doivent être compatibles avec d’autres systèmes et outils utilisés par les différentes parties prenantes, facilitant ainsi l’échange d’informations et la collaboration.
L'intelligence artificielle générative
Son utilisation offre de nouvelles perspectives pour bénéficier de l’apport des machines dans le processus d’innovation.
Les IA génératives ont déjà été testées avec succès afin d’aider les contributeurs à des challenges à mieux rédiger leur contribution. A titre d’exemples :
- Elles permettent ainsi d’augmenter le nombre de contributeurs et de faire gagner du temps en améliorant la clarté des propositions.
- Elles ont aussi été démontrées comme améliorant la qualité moyenne des idées soumises, augmentant mécaniquement de ce fait le taux de succès des réponses aux challenges.
- Elles sont capables de traduire et de comprendre du contenu dans différentes langues, ce qui facilite la collaboration internationale et l’accès à des connaissances mondiales.
- Elles peuvent être testées pour évaluer et classer les idées générées
Et nous ne sommes sans doute pas au bout de l’exploration des usages possibles…
L’open access et des open data
Leur exploitation constituera également une source d’information précieuse pour développer l’information accessible et stimuler l’innovation.
Le mouvement de l’Open Access (OA) vise à rendre la recherche scientifique et académique librement accessible en ligne, sans barrières financières ni restrictions d’accès. Il a pris de l’ampleur grâce à l’avènement d’Internet, qui a rendu possible la diffusion rapide et peu coûteuse de documents académiques.
Depuis la déclaration de Budapest (2002), l’Open Access a gagné en visibilité :
- De nombreuses institutions académiques et universités ont créé leurs dépôts institutionnels pour stocker et partager la recherche produite localement (MIT avec DSpace@MIT, Cambridge University avec Apollo, École Polytechnique Fédérale de Lausanne, etc.)
- De nombreuses revues en libre accès ont vu le jour pour publier des articles scientifiques sans nécessiter de paiement pour accéder aux articles (PLOS, eLife, PeerJ, etc.)
- Plusieurs organismes de financement de la recherche et gouvernements ont adopté des politiques obligeant les chercheurs à rendre leurs publications en libre accès, ce qui a favorisé la croissance du mouvement (ERC en Europe, National Institutes of Health aux USA, Wellcome Trust au Royaume-Uni etc.)
La blockchain
Son utilisation protège les échanges et favorise la créativité. Cette technologie représente un domaine d’exploration prometteur pour l’Open Innovation.
On peut notamment citer les apports que pourraient permettre la Blockchain sur les aspects suivants :
- Protection des droits de propriété intellectuelle (PI) : La blockchain peut être utilisée pour enregistrer et protéger les droits de PI. Par exemple, les contrats intelligents (smart contracts) peuvent être utilisés pour gérer automatiquement les droits d’auteur, les brevets, les marques et d’autres actifs intellectuels. Cela facilite la collaboration entre différentes parties tout en garantissant que les droits de PI sont respectés.
- Traçabilité et transparence : La blockchain offre une traçabilité complète des transactions. Dans le cadre de l’Open Innovation, cela peut être utile pour suivre l’origine des idées, des collaborations et des résultats. Cela permet de maintenir un historique transparent des contributions de chaque partie prenante.
- Incitation à la collaboration : Les contrats intelligents sur la blockchain peuvent également être utilisés pour automatiser les récompenses et les incitations pour les contributeurs. Par exemple, une collaboration réussie peut déclencher automatiquement le paiement de redevances aux participants.
- Facilitation des micropaiements : La blockchain pourrait permettre des paiements plus faciles, y compris les micropaiements, ce qui peut être pertinent pour rémunérer les contributeurs en fonction de leur apport.
Gageons que dans la décennie à venir de nombreux projets innovants pourront progresser de manière plus efficace, plus collaborative et plus inclusive, en un mot, plus ouverte…
Libérez le potentiel de l’Open Innovation au sein de votre entreprise !
Article rédigé par
Jean-Louis LIEVIN
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