Dans un monde où la conscience environnementale s’accroît, l’industrie cosmétique est confrontée à un défi de taille : celui de repenser ses produits et emballages pour garantir un impact sur les écosystèmes réduit voire nul. Cela implique de répondre à un impératif de durabilité et de stabilité, tout en assurant la sécurité et l’efficacité des produits. Il s’agit, ici, de parvenir à développer des emballages dont la conception s’appuie sur des matériaux biosourcés ou recyclés de manière à supprimer les conséquences environnementales désastreuses. Or, ces matières premières présentent des limitations techniques en termes de résistance, de durabilité, de stérilité, ne permettant pas de garantir l’intégrité et la protection des produits cosmétiques.
Cette synthèse, bien que non exhaustive, vise à mettre en lumière les innovations et avancées scientifiques récentes qui pourraient révolutionner les pratiques de ce secteur. Elle s’appuie sur une série de publications scientifiques qui abordent des thématiques allant de l’éco-conception des emballages à la problématique de la recyclabilité, en considérant l’impact des nanomatériaux et des perturbateurs endocriniens.
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Impact environnemental des packaging en cosmétique
Les perturbateurs endocriniens
Les perturbateurs endocriniens et les nanomatériaux représentent des menaces croissantes pour l’environnement, suscitant des préoccupations quant à leurs effets délétères sur les écosystèmes. Ils sont des substances chimiques capables d’altérer le fonctionnement du système hormonal, entraînant des conséquences néfastes sur la reproduction, le développement et le comportement des organismes vivants. Leur présence dans l’environnement, résultant souvent de l’utilisation de produits chimiques industriels, notamment en industrie cosmétique, expose la faune et la flore à des risques de perturbations majeures.
La présence de perturbateurs endocriniens dans les emballages est une préoccupation croissante. Notamment, Sokal et al. (2021) soulignent l’impact des substances perturbatrices endocriniennes présentes dans l’environnement sur la fonction thyroïdienne, et l’importance de politiques de sécurité renforcées pour l’utilisation de matériaux appropriés en contact direct avec les produits cosmétiques.
Les nanomatériaux manufacturés
Parallèlement, les nanomatériaux, en raison de leur taille réduite et de leurs propriétés uniques, soulèvent des inquiétudes quant à leur impact sur les écosystèmes. Leur utilisation croissante dans divers secteurs, dont l’industrie cosmétique, entraîne une dispersion généralisée dans l’environnement.
L’impact négatif des nanomatériaux manufacturés est de plus en plus documenté. Les travaux de Sobhani et al. (2020) et de Tursi et al. (2022) sur les microplastiques et les nanomatériaux dans les systèmes aquatiques mettent en lumière les risques écotoxicologiques et la nécessité de développer des technologies de retrait efficaces.
Ainsi, les perturbateurs endocriniens et les nanomatériaux, utilisés fréquemment pour augmenter les propriétés des cosmétiques, suscitent des interrogations quant à leur dispersion dans les écosystèmes. La petite taille de ces particules peut potentiellement les rendre bioaccumulables, accentuant les préoccupations environnementales.
Les conséquences à long terme de l’exposition aux nanomatériaux sur les organismes aquatiques, les sols et la biodiversité sont encore largement méconnues, soulignant la nécessité d’une recherche approfondie et d’une réglementation adéquate pour atténuer les risques potentiels associés à ces substances.
Recherche sur l’éco-conception d’emballages pour l’industrie cosmétique
Les fabricants de cosmétiques s’engagent de plus en plus à repenser la conception de leurs emballages pour réduire leur impact écologique. Cela implique l’utilisation de matériaux recyclés et recyclables, ainsi que la minimisation des déchets. En outre, l’éco-conception intègre souvent des concepts tels que la légèreté des emballages, permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre associées au transport. Les entreprises cosmétiques reconnaissent de plus en plus l’importance de l’éco-conception non seulement pour répondre aux attentes des consommateurs soucieux de l’environnement, mais aussi pour contribuer activement à la préservation de la planète. Cette approche favorise une vision holistique de la durabilité, où la conception des emballages joue un rôle clé dans la réduction de l’empreinte écologique de l’industrie cosmétique.
Les matériaux dits « verts » pour le packaging en cosmétique
Les écosystèmes humains actuels produisent une quantité importante de déchets plastiques, représentant un problème sérieux à résoudre. Ainsi, une des voies de recherches se base sur les principes de l’utilisation des sous-produits de l’agroalimentaire et de l’agroforesterie. Notamment, Morganti (2022), a mené des travaux sur la chitine et la lignine à l’échelle nano. Il s’est agi de développer des emballages innovants biodégradables, sans déchet. Ces polymères naturels peuvent être utilisés, par exemple, pour fabriquer des tissus intelligents qui, en imitant la structure de la matrice extracellulaire (MEC), se révèlent efficaces et sûrs, tant pour un usage médical que cosmétique, en étant également conditionnés dans des contenants biodégradables.
Cette nouvelle manière de produire et de consommer contribuera à stopper la prolifération des déchets plastiques et de la pollution sur les terres et dans les océans, préservant ainsi les ressources naturelles et la biodiversité de la planète pour les générations futures.
Par ailleurs, la recherche de Paillot et al. (2021) sur des matériaux antimicrobiens incorporant de l’acétate de cuivre dans un copolymère éthylène-alcool vinylique (EVOH) pour le packaging de produits cosmétiques personnels démontre une avancée significative. L’utilisation de la technologie verte de l’extrusion réactive permet de créer des matériaux antimicrobiens en une seule étape, sans solvant, tout en conservant des propriétés thermiques et thermomécaniques adéquates.
Un outil de mesure de la maturité environnementale des emballages en cosmétique
L’évaluation de la maturité environnementale des emballages est rendue aujourd’hui difficile au vu de la variabilité et complexité des paramètres à considérer. Or, elle est importante pour analyser l’impact écologique des différentes étapes du cycle de vie d’un emballage. Ces outils de mesure sont indispensables dans le contexte de la durabilité, permettant aux entreprises d’adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Parmi les instruments couramment utilisés, on retrouve les analyses du cycle de vie (ACV), qui évaluent les impacts environnementaux depuis la production des matières premières jusqu’à l’élimination finale de l’emballage. Les ACV fournissent des données quantifiables sur les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’énergie, la gestion des déchets, et d’autres paramètres environnementaux. Ces informations permettent aux entreprises d’identifier les domaines où des améliorations peuvent être apportées pour réduire l’empreinte écologique des emballages.
Notamment, l’outil d’évaluation de l’éco-amabilité (EFAT) développé par Rocca et al. (2023) permet d’évaluer le niveau de durabilité environnementale des produits cosmétiques, en se basant sur les résultats d’une analyse du cycle de vie (ACV). Cet outil met en évidence les processus critiques tels que l’acquisition de matières premières et le processus d’emballage primaire, offrant ainsi des pistes pour améliorer la durabilité des produits.
Quelles perspectives pour les emballages éco-conçus en cosmétique ?
L’industrie cosmétique est à l’aube d’une révolution verte, avec des avancées significatives dans l’éco-conception des emballages et la compréhension des impacts environnementaux. Toutefois, l’innovation, la recherche et le développement de tels produits doit s’affranchir de défis complexes que ce soit dans la conception même des emballages que dans la capacité à mesurer l’impact réel sur l’environnement.
De plus, la question de la recyclabilité reste un défi majeur. Il est impératif de poursuivre la recherche pour développer des matériaux entièrement biodégradables et recyclables. Il est, également, indispensable de mettre en place des politiques qui encouragent une consommation responsable et des pratiques de gestion des déchets efficaces.
Notamment, l’outil d’évaluation de l’éco-amabilité (EFAT) développé par Rocca et al. (2023) permet d’évaluer le niveau de durabilité environnementale des produits cosmétiques, en se basant sur les résultats d’une analyse du cycle de vie (ACV). Cet outil met en évidence les processus critiques tels que l’acquisition de matières premières et le processus d’emballage primaire, offrant ainsi des pistes pour améliorer la durabilité des produits.
Cette étude a été réalisée grâce à la plateforme d’open innovation ideXlab, qui a permis de rassembler des publications scientifiques et techniques de qualité. IdeXlab offre une opportunité unique de partager et de capitaliser les connaissances, tout en facilitant l’accès à une recherche globale et solide, essentielle pour relever les défis de demain dans le domaine de la cosmétique durable. La solution ideXlab permet également d’envisager des collaborations fructueuses entre l’industrie et le monde universitaire.
Synthèse rédigée par
Johanne LABELLE HEBBRECHT
Consultante Innovation Senior
Références :
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- Guilbot et al. (2013), Life cycle assessment of surfactants: the case of an alkyl polyglucoside used as a self emulsifier in cosmetics
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- Tursi et al. (2022), Microplastics in aquatic systems, a comprehensive review: origination, accumulation, impact, and removal technologies
Une solution pour tous les innovateurs de votre entreprise
La plateforme d’open-innovation ideXlab s’adresse à toutes les entreprises innovantes, quel que soit leur secteur d’activité ou leur taille, qui cherchent à optimiser leur innovation et leur performance technologique. En particulier, elle est destinée aux équipes de R&D, d’innovation, de veille technologique et de développement et d’achat de nouveaux produits et services. Les utilisateurs peuvent être des ingénieurs, des scientifiques, des responsables de projets d’innovation, des acheteurs de nouvelles technologies ou des décideurs stratégiques.
